L'archéologie ferroviaire consiste à rechercher d'anciennes lignes oubliées, dont les seules traces concrètes figurent dans les mémoires ou sur les cartes des réseaux passés, et bien plus discrètement dans le paysage. La traditionnelle maison de garde-barrière renseigne sur la présence d’une ancienne voie ferrée.
Une maison garde-barrière
Mais il y a d'autres objets ferroviaires que l'on rencontre lors de ces promenades possibles dans toute la France. En effet, rares sont les régions qui n'ont pas eu leur chemin de fer aujourd'hui disparu.
L'aventure est donc offerte à tous, quel que soit votre lieu de résidence, et de nombreux sites Internet vous permettront de voyager à travers le temps.
Le chemin de fer a par exemple élevé des ouvrages d'art imposants lorsqu'il existait des reliefs escarpés, d'où les viaducs et les tunnels. Ces traces pittoresques demeurent un attrait pour les yeux, à admirer sans modération !
Les arches du viaduc de la Baume surpassent la dense végétation de ce vallon affluent du Lot.Implanté dans un site particulièrement sauvage de la Haute-Corrèze, le viaduc des Rochers Noirs domine de ses 80 m de haut, la profonde vallée de la Luzège.
Précédé d'un solide mur de soutènement, le tunnel de Biounac s'enfonce dans le plateau.
Les abords des routes réservent parfois quelques belles surprises. Ils ont été autrefois partagés avec les "tacots", ces petits trains ou tramways qui reliaient les bourgs aux villes. Peut-être aurez-vous la chance de rencontrer une gare, ou un château d'eau, tels que ceux-ci :
Le château d'eau de la gare de Lestiac, au bord de la route des Pinardiers longeant la Garonne à hauteur de Langoiran.Et, en descendant vers le viaduc des Rochers Noirs, isolée en pleine nature, une citerne d'alimentation en eau pour les locomotives à vapeur du Transcorrézien.
Contrairement à ce que les gens pensent, une gare n'est pas forcément l'objet le plus évident. Il existe en effet différents modèles d'architecture, parfois très éloignés, puisque les grandes compagnies et les chemins de fer départementaux avaient chacun leur propre style.
La gare de Portsall, dans le Finistère, a l'architecture typique des chemins de fer départementaux. Devenue propriété d'un particulier, elle passe inaperçue dans le paysage.Une des anciennes gares de Blois, présentant une façade richement décorée. Reconvertie en Maison des Sports, elle se trouve devant un important carrefour de la ville.
Bien que la plaque nominative de Coren ait disparu, l'archéologue ferroviaire n'a aucun mal à retrouver la trace de l'ancienne ligne St Flour - Brioude. Large plateforme, halle marchandises, quai de chargement, lieu dit La Gare signent l'ancienne appartenance ferroviaire.
Archéologie ferroviaire rime souvent avec randonnée sportive. La plateforme de l'ancienne voie ferrée connaît des destins variés qui obligent parfois à réaliser des détours pour retrouver son chemin :
La friche, parfois volontaire, qui gagne la plateforme et empêche tout passage.
Difficile transition pour l'ancienne ligne Sarlat - Condat le Lardin : de la civilisation à la jungle.Et mieux encore pour l'ancienne ligne Tournemire - Quissac : tunnels murés et jungle totale.
Le linéaire qui constitue une réserve foncière, d'où le morcellement de la plateforme en diverses propriétés privées que l'on n'a pas le droit de traverser.
Les tunnels enfin qui connaissent des fonctions diverses : cave à fromage, champignonnière, captage d'eau, centre d'essai militaire, garage, habitation, etc... Quand ils ne finissent pas barrés, murés ou bouchés si les autorités considèrent qu'ils représentent un danger pour la population.
Tunnel de la ligne Eygurande - Bort temporairement noyé par les eaux du barrage de Bort les Orgues et interdit d'accès par EDF.Ligne Tournemire - Quissac : Tunnel abandonné et partiellement muré.
Alors, si vous avez encore une part de rêve et d'enfance dans la tête, il ne vous reste plus qu'à partir sur le terrain. De belles découvertes sont encore à faire un peu partout en France.
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